La fermeture des cafés en raison de la crise sanitaire a mis en pleine lumière un phénomène qui est loin d’être nouveau dans notre pays : le manque criant de toilettes dans l’espace public. Près de la moitié des Français ont déclaré à l’IFOP avoir été confrontés au cours de l’année écoulée à cette difficulté. Et lorsque WC publics, il y a, nos compatriotes déplorent pour près des 2/3 d’entre eux leur saleté.
Une pressante envie en pleine promenade en ville ? Pas de souci, trouvons vite un café et profitons-en pour faire une pause bienvenue. Sauf que depuis la crise sanitaire, les bars ont dû fermer leurs portes et avec elles l’accès à leurs toilettes. Une situation qui a affecté au cours de l’année écoulée près d’un Français sur deux et plus de la moitié (51%) des femmes.
WC sales, nauséabonds et peu sûrs
Qu’à cela ne tienne, dénichons des toilettes publiques. Mais pas de chance, celles-ci sont rares dans les villes françaises comme le confirment les 2/3 des Français qui jugent difficile d’y accéder dans leur commune. Principale raison évoquée : leur nombre insuffisant, déploré par 77% des hommes et 78% des femmes interrogées. Et quand elles existent, le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas en odeur de sainteté auprès des utilisateurs : 60% les trouvent sales (une proportion qui grimpe à 87% chez les femmes de moins de 30 ans), 57% nauséabondes et 52% pas assez sûres. Seule l’attente ne semble pas un réel frein, même si ce facteur gêne près d’une femme sur quatre.
Un vrai problème de santé publique
Ce constat légitime s’il le fallait le combat de structures telle l’association François-Aupetit (soutien aux personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) qui a lancé fin 2020 une pétition pour demander aux collectivités locales de multiplier les toilettes publiques dans notre pays. Car s’il est gênant pour une personne en bonne santé de ne pouvoir satisfaire rapidement un besoin naturel, la situation peut devenir dramatique pour celles et ceux qui doivent se rendre très fréquemment à la selle. Et nombreux sont les Français concernés qui ont, avec la crise sanitaire, renoncé à leurs promenades ou les ont considérablement raccourcies. Si la question de l’accès aux toilettes publiques ne date pas d’hier, force est de constater que la Covid a renforcé son acuité avec d’autant plus de force que les problèmes digestifs sont monnaie courante. Ainsi, près de 9 femmes et 7 hommes sur 10 disent souffrir ou avoir déjà souffert de troubles digestifs.
Question de positions
Les Français devant fréquenter des WC publics qu’ils sont très majoritaires à juger sales, ils évitent logiquement pour la plupart d’entre eux de poser directement leurs fesses sur la lunette des toilettes des bars, gares ou aéroports. Seuls un peu plus d’1 femme sur 10 (12%) et 1 homme sur 4 (25%) s’y assoient directement. Mais pour celles et ceux qui s’y refusent, la technique diffère selon le genre : près de 2 femmes sur 3 (62%) adoptent une position en équilibre au-dessus des toilettes contre moins d’1 homme sur 3 (28%), ces derniers préférant pour près de la moitié d’entre eux (47%) disposer du papier sur la lunette, pratique utilisée par tout juste 1 femme sur 4 (26%).
Étude IFOP pour Diogène France réalisée en ligne du 9 au 12 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1010 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.